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15/04, 5ème étape: Los Antiguos - Río Mayo

La journée commence très agréablement avec la vue sur l’immense lac Argentino depuis les fenêtres des chambres de l’hôtel Antigua Patagonia. L’air est doux, la ville de Los Antiguos, située dans une vallée fertile à la frontière du Chili, déploie un paysage agreste et reposant. Toutes les rues sont bordées de grands arbres, peupliers et ormes, et les maisons entourées de jardins. Les tonalités automnales de la végétation contrastent avec le bleu intense du lac. L’origine du nom de la ville provient d’une légende des indiens Telhuelches qui choisissaient cet endroit paisible pour mourir. Les voitures ont été installées la veille dans le parc de la fête de la Cerise, l’un des produits agricoles les plus renommés de la zone. Les branchements étaient impeccables, à la grande satisfaction de Mark Nitters, notre ingénieur électricien qui a pu passer une nuit tranquille. La presse est de nouveau présente ainsi que certains passionnés, professeurs et élèves d’écoles techniques qui veulent essayer les voitures. Nous ne repartons que vers midi en direction de Perito Moreno, une localité industrielle qui vit de l’extraction minière d’argent et d’or. Le paysage est tellement beau que Clément, le caméraman, en profite pour filmer tout le long du premier tronçon du parcours.
Arrivés à l’embranchement pour se rendre à Rio Mayo, les deux Zoé tournent dans la bonne direction mais la Tesla, emportée par son élan, continu sur la route de Las Heras et ne se rend compte de son erreur qu’après avoir fait… 50 kilomètres ! Elle doit rebrousser chemin, perd donc près de 100 kilomètres d’autonomie et termine l’étape avec les batteries presque vides à Rio Mayo.
L’équipe des vélos roule sans problème, affichant une moyenne exceptionnelle de presque 42 km/h. Bastien Hieyte, rejoint l’équipe des cyclistes et collabore en conduisant le véhicule d’assistance. Il fait même un essai de rouler sur l’un des vélos durant quinze kilomètres et reconnaît qu’il faut être un sacré athlète pour tenir le rythme !
A Rio Mayo, les véhicules sont garées sur l’espace de fête de la bourgade appelé parc « Fiesta de la Esquila » (fête de la Tonte) et un très sympathique électricien nous attend sur place -bien que ce soit dimanche- avec un boîtier équipé d’un bouton d’urgence et de deux prises de 32 ampères. Nous apprenons que nous allons rater de peu le rassemblement de deux mille moutons des environs qui s’éparpillent sur des milliers d’hectares et sont réunis avant l’hiver.
Norma Marzquiaran, la très efficace secrétaire de Tourisme de la localité, a prévenu toute la population locale en informant les élèves de l’école de venir voir les véhicules avec leurs parents et nous n’avons même pas le temps de déjeuner : nous sommes tous réquisitionnés pour montrer les véhicules et faire faire des essais et des tours aux curieux. Nous n’avons malheureusement pas le temps de découvrir les environs notamment la rivière, idéale pour la pêche. La bourgade vit principalement de la présence d’une garnison et de sa situation sur deux axes routiers : la Ruta 40 et la Ruta 26 qui relie Comodoro Rivadavia à la frontière chilienne.
Le soir, Norma embarque toute la Green Expedition vers son estancia familiale où elle a organisé un grand asado, offert par le ministère du Tourisme de la Province de Chubut. Les participants n’en reviennent pas ! Autour d’un grand feu réduit en braises, plusieurs gauchos s’activent et préparent des agneaux non pas cuits à la broche mais coupés en deux au milieu et écartelés sur une sorte de croix en métal verticale qui permet à la fois de les faire griller et de faire couler la graisse par terre. La table est installée pour une trentaine de personnes, plusieurs membres de la localité et du conseil municipal et même des lycéens nous ont rejoints, dans une veille étable des années 40 équipée de grandes cheminées et la soirée devient très animée.

La famille de Norma est particulièrement active et développe des projets dans le tourisme, l’exploitation d’une source pour en faire de l’eau minérale et même dans la fabrication de laine de guanacos. Nous avons donc la chance de partager le dîner avec sa mère de 85 ans, qui nous racontent des anecdotes de sa vie dans l’estancia où elle est née, et son frère, accompagné de sa femme, qui est un entrepreneur né.
Retour en fin de soirée à l’hôtel Viejo Covadonga, suspendu dans le temps et tenu par deux vielles dames, des sœurs appartenant à une famille bulgare qui, dans les années trente, avait été envoyée par les Anglais pour construire les chemins de fer en Patagonie.

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